Franck Louvrier est né en 1968. Il est conseiller en communication de
Nicolas Sarkozy depuis 1997.
Il a été nommé conseiller pour la presse et la communication du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, le 16 juin 2005 (Journal officiel). Il occupait les mêmes fonctions lors du passage de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur en 2002, puis au ministère de l’Économie en 2004. En décembre 2004, lorsque Nicolas Sarkozy a quitté le gouvernement pour prendre la présidence de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), Franck Louvrier a suivi en devenant directeur de la communication au sein du même parti. Au sein de l’ancien Rassemblement pour la République (RPR), il était attaché de presse sous la présidence d’Alain Juppé. A l’automne 1999, il était devenu chef de cabinet de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly-sur-Seine.
Frank Louvrier est le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy sur les questions de communication et de relation avec les médias. Selon un député cité dans l’hebdomadaire L'Expansion, il s'agit d'une relation exclusive : « S'il écoute ce que les autres ont à dire, il décide seul ou entouré de l'équipe de fidèles qu'il s'est constituée au fil des années. Et quand il a arrêté sa décision, c'est très difficile de la lui faire changer ».
Au sein du cabinet du ministre, Frank Louvrier travaille directement avec Emmanuelle Mignon (conseiller auprès du ministre), Laurent Solly (directeur de cabinet) et Frédéric Lefebvre (chargé des relations avec le Parlement). Depuis l’arrivée au gouvernement, en 2002, de Nicolas Sarkozy, plusieurs consultants extérieurs ont également été mis à contribution : Christophe Lambert et Richard Attias de l'agence Publicis et Thierry Saussez de l'agence Image et Stratégie. Suite à l’« affaire Cécilia » (voir les articles sur Paris Match et Peoplisation), en août 2005, Publicis a été écarté au profit de l’agence Hémisphère Droit dirigée par Frank Tapiro.
Travail de presse
Franck Louvrier joue un rôle essentiel dans la
Peoplisation de Nicolas Sarkozy. En 2006, il a notamment orchestré la rentrée politique du président de l'UMP, lors de l'université d'été du parti, du 1
er au 3 septembre. Selon un article du quotidien
Le Monde, celle-ci
« peut s'analyser comme un modèle de communication politique ; sur le mode du "pot-au-feu" : si le plat est copieux, on peut en accommoder les restes les jours suivants. Ouverte par une interview au Figaro Magazine le vendredi 1er septembre, la session s'est poursuivie par l'apparition du rappeur Doc Gyneco le samedi, et s'est close par le discours du futur candidat le dimanche, en présence de la moitié du gouvernement et... de Johnny Hallyday ».
« Jamais on n'avait autant parlé d'une université d'été », se réjouit Franck Louvrier dans le même article.
Dans le cadre de son mémoire de maîtrise sur la communication de Nicolas Sarkozy à la Télévision, Yan Chantrel a réalisé un entretien téléphonique avec Franck Louvrier le 12 juillet 2005. Selon Frank Louvrier, Nicolas Sarkozy prépare ses interviews politiques de manières très sommaire : « personne ne le fait répéter », il ne fait pas de « média training », les émissions sont découpées en séquences afin de définir les thèmes à aborder et d’apporter des solutions à ces thèmes.
Concernant les « petites phrases » reprises dans les médias, elles sont, toujours selon Franck Louvrier, le fruit de « la spontanéité » et reflètent la « partie vérité de l'émission », elle ne sont en aucun cas « préparées ».
Le conseiller réfute le terme de « surmédiatisation » qui est quelque chose « d'irréel » car « la télévision est dans tous les foyers » aussi bien des « très riches comme des très pauvres » et elle véhicule pour autant « le même message ». Cette forte présence dans les médias est pour lui « proportionnelle aux tracas quotidiens » des Français. Nicolas Sarkozy tente de « toujours coller le plus près possible de la réalité, être le plus près de la vérité ». Il faut être le mieux « compris possible » et éviter tout les « artifices » afin d'être à « un moment donné en adéquation avec les Français ».
Selon le quotidien Libération, il s'avère que, comme le socialiste Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy , fait tester en direct ses prestations télévisuelles par l'institut Médiascopie (voir l'article Médiascopie).
e-marketing
En 2005, Franck Louvrier est à l’origine d’une vaste opération de communication sur Internet pour le compte de l’UMP en envoyant des courriels à près de deux millions d’internautes après avoir loué des fichiers d'adresses électroniques.
« Il fallait réveiller la belle endormie et, pour ce faire, passer aux tracts du XXIe siècle », explique Franck Louvrier au magazine
Stratégies L'UMP secoue le cocotier du marketing politique . Il s’est largement inspiré du modèle américain.
« En respectant bien sûr les spécificités françaises », précise le conseiller.
Selon Le Monde, au second semestre 2005, 300 000 euros, soit l'équivalent de 40 % du budget communication, ont été consacrés au nouveau média. Et en 2006, l'effort devrait représenter plus de 50 % du budget communication .
Sondages
En tant que responsable de la communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier a fréquemment recours aux
sondages qualitatifs afin de modifier l’image du ministre et du candidat en fonction de l'
Opinion publique.
Cela a notamment été le cas lors du débat sur la candidature de la Turquie à l’adhésion à l’Union européenne dans le cadre de la campagne pour le référendum sur la constitution européenne du 29 mai 2005. Nicolas Sarkozy s’était prononcé contre l’entrée de la Turquie. « Si nous n'avions pas fait ces études, constaté que la question turque était cruciale, le oui ne serait pas majoritaire dans notre propre camp », explique Franck Louvrier dans un article du quotidien Libération .
Le même article révèle que Franck Louvrier soumet des questions types au panels des instituts de sondage : « Sarkozy fait-il de la politique autrement ? » « Est-il à l'écoute ? » « Est-il crédible sur la scène internationale ? ». « Les réponses nous permettent d'infléchir, d'insister sur un point plutôt que sur l'autre. Sans mentir, Nicolas obtient à chaque question entre 65 et 75 % de réponses favorables », précise Franck Louvrier.
Anecdotes
- Le Nouvel Observateur le décrit comme un « fan de Nicolas Sarkozy » : « C’est vrai que je suis passionné par le personnage », reconnaît Franck Louvrier.
- « La conso politique », article de Didier Hassoux paru dans Libération le 19 mai 2005.
- Nantais ayant longtemps habité le 15e arrondissement de Paris, il réside à Neuilly-sur-Seine où il se « force à rentrer tous les soirs » malgré la charge de travail au ministère.
- Franck Louvrier devait être tête de liste UMP dans la ville de Pornichet avant d'y renoncer
Liens et sources
Liens connexes
Liens externes
- « Sarkozy à l’écoute des réseaux », article d’Eric Mandonnet paru dans L’Express le 19 janvier 2001.
- Yan Chantrel, sous la direction d'Elisabeth Cazenave, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Paris XIII, « Communication de Nicolas Sarkozy à l'émission 100 minutes pour convaincre », mémoire de maîtrise d'information et communication, Université Paris XIII, Villetaneuse, 2005.
- « L'UMP secoue le cocotier du marketing politique », article d’Alain Delcayre paru dans Stratégies le 6 juin 2005.</ref>
- « Comment Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin préparent 2007 », article de Marc Landré paru dans L'Expansion le 29 mars 2006.
Sources
- « Présidentielle : un premier tour virtuel pour le PS et l'UMP », de Constance Baudry paru dans Le Monde daté du 10 mars 2006.
- « La conso politique », article de Didier Hassoux paru dans Libération le 19 mai 2005.
- « "Ségo-Sarko", complot médiatique ? », article de Pascal Galinier et Philippe Ridet paru dans Le Monde daté du 9 septembre 2006.
- « Les protecteurs de Bercy », d’Emmanuelle Walter paru dans le Nouvel Obs Paris Ile-de-France du 10 juin 2004.
Notes et références